Historique de la Bleue du Nord

A l’origine de vocation laitière, la vache Bleue est issue de la race de Tirlemont, du nom d’une ville du Brabant située entre Liège et Bruxelles.

La sélection débute comme pour toutes les races dans les années 1850 et pour la Bleue, par l’introduction de sang Durham qui apporte de la précocité, l’amélioration du poids et de l’aptitude à l’engraissement. Détériorant trop la production laitière, le sang Durham tombe en disgrâce à la fin du 19ème siècle et la race Hollandaise est utilisée. Les pouvoirs publics encouragent alors la sélection en subventionnant l’achat des meilleurs taureaux et la création des syndicats d’élevage.

En 1896, les fédérations d’élevage et Herd-books provinciaux sont créés et se fixent pour objectif de développer une race Bleue indigène débarrassée des défauts de la Durham. En France, la race fait son apparition dans les cantons de Valenciennes, Bavay, Maubeuge, Avesnes sur Helpe. Les plus gros effectifs de la race se trouvent ainsi dans le Hainaut belge et français.

En 1910, la population est estimée à 500 000 têtes sur 7 départements du Nord de la France. Après la première guerre mondiale, le cheptel est reconstitué avec une véritable stratégie de sélection et les premiers concours provinciaux. On fixe un standard et le contrôle laitier est systématisé. Le Herd-book français est créé en 1923. En 1938, la race est de vocation à deux fins (lait et viande) et on évalue son rendement à 3800 litres à 3.5 % de matières grasses. En France, une vache Bleue d’un éleveur de Bavay se classe 2ème du contrôle laitier national.

L’insémination artificielle marque le début des années 1945 et l’évolution de la race ne sera pas la même des 2 côtés de la frontière.
En Belgique, la race désormais appelée de « haute et moyenne Belgique » représente plus de 50 % du cheptel national.
En France, le rapport du Ministre de l’Agriculture Quittet prône la réduction du nombre de races et la Bleue est rayée de la liste des races françaises. Le Livre généalogique est dissous en 1953 et la race ne bénéficie de plus d’aucun soutien… La période 1947-1970 restera ainsi comme la période la plus noire avec cette interdiction officielle et l’abandon de nombreux éleveurs. Un noyau d’éleveurs passionnés ne se résout cependant pas à cette situation est obtient enfin en 1970 l’autorisation d’importer des semences de taureaux de Belgique.

A partir des années 1960, l’orientation vers davantage de potentiel boucher s’accélère en Belgique et en 1973, après l’adoption du nom de Blanc Bleu Belge, le herd-book scinde la race en 2 rameaux, l’un « extrême viande » et l’autre « tendance mixte ».

En France, la reconnaissance officielle de la race par le Ministère de l’agriculture est enfin obtenue en 1983 et l’Union Blanc Bleu regroupe également deux rameaux. Un groupe technique composé de l’union Blanc Bleu, du Centre régional de ressources génétiques et de l’Institut de l’élevage se charge de l’encadrement des éleveurs mixtes.
En 1991, des options techniques et génétiques devenues aux antipodes provoquent la séparation des deux groupes d’éleveurs et la création de l’union Bleue du Nord.